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Besoin d’air : rendez-vous dans la forêt

La forêt couvre environ un tiers du sol suisse et nombreux sont ceux qui s’y rendent fréquemment, parce qu’ils s’y sentent plus détendus, qu’ils trouvent que l’air y est meilleur.

La forêt, un « filtre à air »

Il est habituel d’entendre que les forêts sont le « poumon » de la Terre. Dans un pays comme la Suisse, dont le tiers du territoire est couvert de forêt, on doit alors respirer particulièrement bien. En effet, s’il est si agréable de se promener en forêt et d’y faire du sport, c’est parce qu’on a la sensation de mieux y respirer, d’y prendre, selon l’expression commune, un « bol d’air ».

Mais quelle est au juste l’action des étendues boisées, sur l’amélioration de la qualité de l’air ?

En réalité, la forêt est un véritable filtre à air. Comme le précise Nicole Bauer, spécialiste en psychologie environnementale auprès de l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), « les arbres produisent de l’oxygène et filtrent polluants et poussières fines qui se déposent sur leurs feuilles. »

Les forêts on aussi un impact positif sur le taux de dioxyde carbone (CO2) dans l’air ambiant. En effet, lors du processus de photosynthèse, les arbres libèrent l’oxygène dans l’atmosphère et fixent environ la moitié du carbone qu’elles captent, car il est nécessaire pour assurer leur croissance. Il est alors conservé pendant des durées très variables dans la biomasse puis dans les sols.

On estime que près de 150 millions de tonne de carbone sont stockées dans nos forêts. Cela correspond à l’absorption de 550 millions de tonnes de CO2.

Il est bon de se « mettre au vert »

La forêt est le principal espace naturel accessible librement, lorsqu’on est en quête de détente. C’est pourquoi, en été, près de la moitié de la population se rend en forêt au moins une fois par semaine et en hiver, au moins une ou deux fois par mois.

La forêt suisse en chiffres

  • La forêt recouvre un tiers de la surface de la Suisse.
  • 30 % de la forêt en Suisse est privée.
  • Contrairement à celle des autres pays d’Europe occidentale, la forêt suisse gagne du terrain à hauteur de 10 millions de mètres cubes par an.
  • 25 000 espèces dépendent de la forêt pour vivre.
  • En Suisse, il y a environ 66 arbres par habitants.

Bon à savoir

  • La biomasse désigne l‘ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie. On entend par matière organique aussi bien les matières d‘origine que celles d‘origine animale.
  • La photosynthèse est le processus par lequel les végétaux absorbent le dioxyde de carbone présent dans l’air pour ensuite rejeter de l’oxygène.

L’effet bénéfique de la forêt ne se limite pas à la pureté de l’air que l’on peut y respirer. Elle nous offre de multiples autres bienfaits.

En effet, comme l’explique Madame Nicole Bauer, « la forêt à l’avantage d’être un lieu qui n’expose pas à de multiples stimuli simultanés, contrairement à un environnement urbain ». Elle est, de ce fait, l’endroit adéquat pour régénérer sa capacité de concentration et évacuer le stress.

Selon les études1, cet effet relaxant de la nature en général) sur l’être humain est due à cinq facteurs environnementaux: la fascination (environnement qui retient l’attention et permet de se déconnecter du quotidien), la cohérence (environnement «ordonné» et s’ordonnant par lui-même ), l’étendue et l’espace (la forêt est de grande taille, il y a de l’espace), et la sensation de compatibilité (l’environnement répond aux attentes de ceux qui s’y rendent, ce qui génère un sentiment d’osmose). Ces caractéristiques étant très marquées en forêt, s’y promener permet de récupérer de la fatigue mentale.

Promouvoir la protection de la forêt

En plus de ses nombreux bienfaits pour l’Homme et l’air, la forêt est la plus importante source de matière première dont dispose la Suisse.

Conscients qu’elle joue un rôle majeur dans plusieurs domaines, celles et ceux qui acquièrent une parcelle de forêt, sont de plus en plus en plus nombreux. Ils la conservent, l’entretiennent et la font vivre.

1.Kaplan R.; Kaplan, S., 1989: The Experience of Nature. A Psychological Perspective. New York, Cambridge University Press.